Le vieux chêne (pv absolu Ermolai, Grisha, Vlad)

Lieu de rendez-vous entre Ermolai, Grisha et Vlad.

Mais Vlad devait bien se rendre à l'évidence, Ermolai n'était pas là.

hj: désolée, il n'est pas là tu vas comprendre ensuite! je vais attendre que Grisha arrive, c'est important, tu comprendras après pourquoi! Grisha doit tout voir de la scène qui va suivre!

Grisha retrouva le vieux chêne sans encombre. Il s'était déplacé furtivement et était sûr de ne pas avoir été suivi, ce qui n'était pas évident considéré sa puissante musculature. Il posa sa main sur l'épaule de Vlad. Le rendez-vous étant secret, il préférait ne pas parler, au risque de se faire repérer.

Il lui fit signe que non. Il avait une voix terriblement forte et puissante, parfaite pour hurler des ordres pendant les battailles, pour faire mourir de peur un homme contre lequel il en avait, mais pas pratique pour les missions secrètes.

Un léger grincement, à peine plus fort qu'un gazouillement, se fit entendre. Pour tout autre qu'un soldat, habitué à détecter les sons, ce serait passé pour un piaillement d'oiseau. Et Ermolai apparut, sortant de nulle part. Ou plutôt si, sortant d'un arbre. Le gros et vieux chêne. Il s'épousseta et alla vers Grisha et Vlad.

-Désolé pour le retard, j'ai du déblayer un peu le sous terrain. Il n'a pas servi depuis longtemps.

Devant l'air ahuri des deux hommes, il expliqua:

-Le sous terrain a été construit pour les cas d'urgence. Si le palais doit être évacué en secret, ce passage permet de sortir et de se trouver directement ici, dans la forêt. Ca facilite bien la fuite. On ne peut entrer dans le sous terrain qu'en passant par la bibliothèque, et on ne peut que sortir par ce "chêne" qui est en fait un faux, comme vous l'avez compris. Il n'y a de poignée qu'à l'intérieur. Mais pour passer des armes, ce sera plus pratique de le faire par la sortie. Mais il va falloir faire vite, pour que personne ne voit le chêne ouvert. On y va?

Grisha hocha sobrement de la tête.

Il n'en était pas moins ahuri. La cachette était parfaite, mais pour qu'Ermolai l'utilise, la situation devait vraiment être sensible. Ce n'était pas le genre de passage que l'on utilisait tous les jours.

Cependant, il ne peut que grogner à l'idée des sous-terrains. Il n'était pas claustrophobe, et n'avait pas peu du noir. En revanche, il était condamné au silence car sa voix y résonnerait certainement comme un roulement de tonner. Ce n'était pas qu'il fut très bavard, mais tout de même...

-Nous allons donc transporter ici les armes qui se trouvent dans la remise de la caserne. Personne ne sait qu'il y a des armes là dedans, donc pas de souci. Ca en fait un paquet.

Il partit un peu plus loin dans la forêt et revint en tirant par la bride un cheval de trait attelé à une carriole.

-Nous mettrons tout là dedans, sous la bâche. Des questions? L'opération devra se dérouler le plus rapidement possible, donc c'est le moment ou jamais de mettre les choses au point.

-C'est entendu. Et toi Grisha?

Il avait prit le parti de le tutoyer, après tout, ils étaient amis et avaient confiance l'un en l'autre. Pourquoi continuer à s'éloigner avec des "vous" trop solennels?

Grisha n'était pas toujours le plus rapide à comprendre, donc oui, il avait des questions.

- Deux choses. Y-a-t-il des torches dans le tunel?

Il n'avait pas peur du noir, mais aimait savoir tout de suite s'il allait avancer à tâtons ou pas.

- Et comme le chariot passe pas dans le tronc, laisse-t-on quelqu'un dehors avec les armes? Et laisse-t-on quelqu'un pour surveiller la sortie?

Il n'était pas vraiment à l'aise avec l'idée de tomber nez à nez avec un inconu à la sortie de la bibliothèque. Ils était trois, et il aurait suggéré un relais, mais il se dit qu'Ermolai avait certainement tout prévu.

-Pour ce qui est des torches, pas de soucis, j'en ai mis en passant. Pour la garde, deux d'entre nous partiront avec le chariot et un restera devant cette sortie devant le vieux chêne. On va stocker les armes dans le sous terrain même, pas dans le château. Il y a une pièce suffisamment grande dedans. Par contre, oui il faudra les transporter à la main... Nous en aurons pour trois chariots, ça tombe bien. Premier tour de garde, moi. Deuxième toi Grisha, troisième, toi Vlad. J'ai répondu à tout? N'hésitez pas à me poser les questions que vous avez, il ne sera plus temps après, il faudra agir très vite.

A présent, tout était limpide.

- Pour moi ça y est, c'est bon.

-Allons-y alors! Je monte la garde, allez à la caserne récupérer le premier lot d'armes. Nous les déchargerons ensemble!

Grisha emboita le pas à Vlad.

Lorsque les deux hommes revinrent avec les armes, ils déchargèrent tous trois la cargaison. Ermolai partit pour le deuxième chargement, avec Vlad. Ils firent la route jusqu'à la caserne sans un mot, pour éviter de se faire repérer. Seul le bruit du cheval qui soufflait et le bruit des roues sur le sol brisaient un peu le lourd silence nocturne. Arrivés à la caserne, ils re-remplirent le charriot sans rencontrer âme qui vive. Ils repartirent et rejoignirent Grisha, toujours sans un mot.

Rapide et discrèt, Grisha aida Vlad et Ermolai à décharger les armes avant de repartir pour la caserne avec ce dernier. Tout se passait précisément comme Ermolai l'avait prévu. Ce n'était trois fois rien, mais il était agréable de voir les rouages militaires tourner avec aisance. Ils n'étaient pas de vulgaires militaires, ils avaient ça dans le sang, chacun à leur façon. Il se surprit à apprécier le calme de la nuit.

Ils ramenèrent enfin le dernier chargement. Au final, la chose avait été aisée. Ils étaient tous trois parfaitement entraînés pour ce genre de situation... Cela n'empêchait pas son sang de se glacer dans se veines, mais l'impression était presque grisante... Il ressentait la même chose à chaque fois qu'il se battait, ou qu'il partait en mission. Une impression le ramenant à la mortalité, à la fois angoissante et rassurante.

Ermolai referma le passage. Il ne prit pas la peine de demander à Vlad et Grisha de ne pas en parler: ça allait de soi.

-Mission accomplie!

Il était satisfait: le palais serait défendu avec hargne si on en arrivait à cette extrémité malheureuse.